Lettre ouverte à Daniel Fasquelle, maire du Touquet-Paris-Plage

Monsieur le maire,

Vous allez signer le permis de construire de l’hôtel Dune à la fin du mois. 

Remarquable accélération d’un projet quand on connaît les délais imposés aux simples quidams pour faire des travaux moins importants.                                                                                                    

Remarquable prouesse aussi puisque toutes les questions techniques qui se posent aux Touquettois semblent avoir trouvé une réponse dans votre esprit.                                                                        

Remarquable habileté enfin d’avoir réduit la surface à construire à juste moins de 10 000m² quand on sait qu’au-delà il eût fallu passer en commission départementale.

Pour l’instant rien ne vous arrête, pas même délivrer un permis de construire à Adim (Vinci) alors que ce groupe n’est pas  propriétaire du terrain dont le prix de vente reste inconnu. Car, oui, Le Touquet vend une partie de sa plage. Sans doute pour indemniser l’exploitant actuel de l’Aqualud ( Parques Reunidos ) et trouver l’argent manquant pour lancer la restructuration du front de mer ? 

Comme vous le dites : « la ville n’a pas les moyens » de faire autrement. Bel accès de vérité. Mais tout cela à quel coût ? Mystère.

Que le projet soit beau ou non, nécessaire ou non, une chance pour la ville ou non, nous ne tranchons pas.  Aux Touquettois de se faire une idée. 

Ce qui nous préoccupe en revanche c’est l’interdiction très difficilement surmontable de construire dans une bande 100 mètres au-dessus des plus hautes eaux des marées. Or le positionnement de cette ligne n’a pas été clairement tranché par les experts lors des réunions. Le doute persiste. Des photos aériennes récentes prouvent même que l’emprise de l’actuel Aqualud est concernée par cette bande. La probabilité d’une intervention du juge administratif pour annuler votre permis de construire paraît en conséquence très élevée.

Nos questions sont ainsi très simples : 

Quelle solution avez-vous prévu si tel était le cas pour éviter que ce projet ne coûte encore davantage à la ville ? 

Faudra-t-il augmenter les impôts des résidences secondaires et l’assise du foncier ?                     

Combien et comment indemniser Parques Reunidos pour compenser les années d’exploitation restantes ? 

Comment rénoverait-on alors le front de mer et à quel prix ? 

Votre détermination à passer en force est donc un pari particulièrement risqué. N’est-il pas temps de réfléchir à une alternative ? C’est notre avis ! 

Bien cordialement, 

Juliette BERNARD – Hervé PIERRE – Sylvie WALBAUM