Pourquoi avons-nous voté contre la résiliation du bail de l’Aqualud ?

Notre position repose sur plusieurs éléments essentiels qui, selon nous, auraient dû être mieux étudiés avant toute prise de décision.

1. Un argument de sécurisation insuffisant

La mairie justifie cette résiliation par la nécessité de sécuriser le site. Or, cette sécurisation est déjà assurée par les finances publiques, la municipalité s’étant substituée au propriétaire pour prendre en charge ces mesures. Dès lors, invoquer cet argument comme principal motif de résiliation apparaît comme une justification incomplète et discutable.

2. Un poids financier transféré sur la ville

En résiliant le bail, la municipalité fait porter à la ville la charge financière totale de l’avenir du bâtiment. Tous les frais liés à sa gestion, sa démolition éventuelle ou sa reconversion incomberont directement aux contribuables. De plus, aucune garantie solide n’a été avancée quant aux moyens juridiques que la municipalité prévoit d’exercer pour obtenir un remboursement de ces coûts auprès du propriétaire. Cette faiblesse dans l’anticipation des risques est d’autant plus surprenante que l’enjeu financier est considérable.

3. Une incertitude juridique majeure

La résiliation du bail repose sur une notion de « faute ». Si elle est avérée, deux scénarios se présentent néanmoins :

  • Si le groupe Edouard Denis est toujours propriétaire, acceptera-t-il  de perdre son investissement sans engager de recours ? 
  • Si c’est Naos, le mandataire judiciaire n’aura t-il pas  pour objectif de valoriser cet actif afin de rembourser les créanciers, ce qui pourrait compliquer considérablement toute décision municipale unilatérale ? 

Par ailleurs, un acteur essentiel comme le restaurant Enduro pourrait légitimement faire valoir son droit à maintenir son activité ou à être indemnisé. Par qui ? À quel prix ? Autant de questions qui demeurent en suspens. Dans ces conditions, l’urgence invoquée par la municipalité ne nous semble pas justifiée, et une analyse approfondie des conséquences juridiques s’impose avant toute décision précipitée.

4. La nécessité de vérité et de transparence

Enfin, au nom des Touquettois, nous demandons que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Il est essentiel que la population puisse comprendre les motivations réelles de cette décision, ses impacts financiers et juridiques, ainsi que les options alternatives qui auraient pu être envisagées.

La devise du Touquet, « Fiat lux, fiat urbs » (« Que la lumière soit pour créer la ville »), prend aujourd’hui un nouveau sens : c’est aux Touquettois eux-mêmes de rétablir cette lumière. 

Pour cela, nous demandons la mise en place d’une commission qui permettra d’établir les faits, d’évaluer les responsabilités et d’assurer que l’avenir de ce site soit décidé en toute transparence, dans l’intérêt de la ville et de ses habitants.

Fiat urbs, fiat lux !

Juliette BERNARD – Hervé PIERRE – Sylvie WALBAUM

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